Le séjour burkinabè 2013 des pintades migratrices vient de s'achever, chacune se succédant auprès de la pintade Isa qui aura donc assuré la liaison sur place. 

Pour évoquer cette migration annuelle, il faudrait beaucoup de temps: il n'y a pas de moment "creux" dés l'instant où vous venez d'atterrir et même les moments d'accalmie laissent présager une accélération prochaine des événements.  Toute tentative pour contrôler le cours des choses s'avère inutile et cela, vous le comprenez très vite. 

Alors entre les moments de bonheur intense, de doute, de remise en question parfois, il reste une certitude, celle que la pintade voyageuse est une veinarde. Elle a la chance inestimable de venir rencontrer sur place tous ceux qui, plus ou moins directement, sont impliqués dans l'action de Teelgo: les enfants de la concession à Boala, les écoliers et collégiens, les  hommes et les femmes   qu'on a plaisir à retrouver, tous ceux avec qui un lien d'amitié a pu se créer.

Ces retours vers le pays mossi, trop rares au goût de la pintade, sont importants car ils créent la liaison entre Teelgo et les enfants dans leur cadre scolaire. Ils permettent de cerner concrètement les besoins à venir et parfois d'envisager, sur place, des stratégies afin de trouver des solutions plus immédiates (comme ce fut le cas avec les cantines scolaires en période de crise alimentaire).

Appréhender sur le terrain la réalité des besoins, vérifier que tout se passe comme prévu,  voilà une nécessité incontournable pour déterminer les actions futures de Teelgo.

Et cela, la pintade s'en réjouit, bienheureuse de pouvoir chaque année reprendre son envol vers l'Afrique car ce sont bien les rencontres qui donnent de la valeur à cette démarche. Elles lui donnent aussi un sens.

Ces rencontres, il serait difficile de les évoquer  toutes car elles sont nombreuses et aucune n'est négligeable; alors s'il n'en faut​​​​​​​ ​​​​​​​citer qu'une, je parlerai de Pascal, devenu notre chauffeur de Taxi attitré lorsque nous étions sur Ouaga, un homme ​​​​​​​​​​​​​toujours enjoué, capable de retraverser toute la ville (comme ce fut le cas) une heure après vous avoir déposé afin de ​​​​​​​​​​​​​​​​​vous rapport​​​​​er un sachet d'arachides oublié sur le siège. Pascal pouvait soudain prendre un ton très grave lorsqu'il​​​​​​​​​​​​​​​​ était question de son quotidien, tant celui-ci est incertain, ou bien lorsqu'il revenait sur la situation particulière au Mali, avec l'incompréhension douloureuse que suscitent les actes terroristes. 

Voilà qui résume bien ces émotions extrêmes qui assaillent la pintade voyageuse. Mais qu'il s'agisse de moments de joie ou de tristesse, la migratrice revient plus riche de ses rencontres burkinabè.